5h du matin, 1 cocorico lointain, puis la réponse d’un deuxième cocorico un peu plus proche, puis la réponse d’un 3ème plus proche et finalement un quatrième répond et se trouve … sous notre hutte !! Et c’est parti pour 2 h de coq, avec un froid qui ne s’est pas fait oublié !
Petit déjeuner européen d’oeufs et de toasts grillés au feu de bois à l’aide de bambous.
Nous quittons les lieux vers 8h30 pour la visite du village : rencontre avec une tisseuse (d’ailleurs si une femme karen ne sait pas tisser, adieu au mari et à sa descendance, elle n’est bonne à rien), avec une famille qui distille son whisky de riz (chaque famille fait le sien) on y goute évidement , et avec la famille du « holy man » où nous buvons du whisky bénit. Dur dur de boire du whisky si tôt! Mais il n’est pas possible de le refuser, la cérémonie est faîte pour nous protéger. C’est impressionnant de voir la descente qu’on certains karens…
2h plus tard, quelques grammes d’alcool dans le sang en plus, nous partons pour la suite du trek. ½ heure plus tard, nous nous arretons à un autre village dans la maison du « holy man », et nous dégustons à nouveau de whisky (chouette les trek comme ca!). Nous avons droit à goûter notre première souris, qui avait séché pour conservation au dessus du feu de la maison mais on ne sait pas depuis combien de temps ! Le goût est trop fort et pour une fois, le whisky est le bienvenu pour faire passer le morceau.
Le trek continu par une grande descente jusqu’à la rivière. Nous sommes contents qu’il ne pleuve pas vu la descente que c’est et nous restons impressionnés par les gens qui nous accompagnent de les voir descendre si facilement avec seulement des tongs aux pieds. D’ailleurs on croise des karens qui eux, remontent des bambous et pour avoir essayé de les porter, c’est au moins 50kg. C’est simple, le fait d’avoir cette charge sur les épaules est déjà suffisant et il est difficile de faire un pas, eux sont en tongs et se tapent une côte assez raide, et surtout d’une allure très raisonnable.
La rivière atteinte, nous grignotons le repas préparé le matin dans la famille: un plat de nouilles aux légumes grillés (miam!), le tout gardé au chaud dans une feuille de bananier.
On continue la marche et atteignons le camps pour la prochaine nuit en milieu d’après-midi: une belle grande cabane (en bambous!) au bord de la rivière. Il y a tout ce qu’il faut: assiette en bambou, verre en bambou, cuillère creusée dans du bambou !
Pour la cuisson du riz c’est pareil, on met de l’eau et le riz dans le bambou et on laisse chauffer au dessus du feu. Ca marche super bien !
Pendant que nous allons prendre notre douche dans la rivière avec du shampooing fabriqué par Tee (feuilles d’un végétal particulier qui a bouillit dans le l’eau), les karens nous accompagnant (5 au total) préparent le repas, dont la poule qu’ils ont trimbalé vivante toute la journée dans un sac, sans pitié les mecs.
C’est un superbe festin qui nous attend à la lueur de bougies, avec plein de plats différents.
Nos accompagnateurs ont chacun leur rôle et parmi eux il y a le « fisher-man »: il sait pêcher comme ça dans la rivière. Petite démonstration qui n’aura pas été fructueuse pour le poisson, mais il trouvera tout de même des crabes et une grosse grenouille. C’est là que c’est marrant: il attrape la grenouille, lui tire une jambe pour plus qu’elle puisse sauter, la vide (elle bouge encore!) et l’embroche sur un baton pour aller la faire griller sur le feu. Nous la voyons encore bouger et 5 minutes plus tard elle nous est proposée pour dégustation… quand je pense que souvent la France est mal vue parce qu’on mange des cuisses de grenouilles… au moins chez nous on ne les voit pas bouger et ne sont pas embrochées vivantes ! Ceci dit c’est très bon !
Il y a également le bambou-man, il sait tout tailler avec sa machette dans du bambou : cuillère, baguette, verre, plat, bambou pour la cuisson du riz …. C’est un peu le McGyver de la forêt avec des bambous.
Il y a le jeune, son premier trek, et pour le bisuter il lui fait goûter nos plats non épicés. Il trouve ça vraiment pas bon et sans goût (au moins ça nous en fera plus!!) Il aide tout le monde.
Il y a celui qui s’occupe des animaux, qui les prépare et les fait cuire. En effet, pendant la durée de notre séjour, nos accompagnateurs chassent dès qu’il voient un animal, une souris au lance pierre, un poisson, un crabe d’eau douce, un grenouille fraichement pêchée, la poule qu’ils ont trimbalée…. Il faut donc quelqu’un qui s’occupe de tout ca !
Le cinquieme est Tee, notre guide qui adore qu’on lui pose plein de questions sur le mode de vie des Karen.
A la fin de notre festin, le chasseur part chercher le petit déjeuner.
Claudia et Fleurine sont allées se coucher jusqu’à qu’elles voient Tee revenir en courant, appeler (en karen) un autre gars et repartir en courant: qu’est ce qu’il se passe? Il paraît affolé mais nous ne comprenons pas.
Jean-Marie et Andreas sont eux dans l’action: le chasseur a simplement repéré une souris et à du mal à l’attraper. D’ailleurs ça sera mission impossible, mais il ramènera tout de même une bonne quinzaine de grenouilles, des crabes et des araignées de nuit. Qui c’est qui va se régaler demain matin au petit déj?!!
Nuit difficile, très froid et notre dos ainsi que nos fesses (pourtant grassouillettes!) ne sont pas habituées à enchaîner des nuits à la dure. C’est avec impatience qu’on attend le lever du soleil.