2 janvier à 7h30 :
nous sommes au rdv du trek, mais pas de guide. Il arrive à 8h15 (3/4h de plus de dodo qu’on aurait pu faire!!) en nous expliquant qu’il ne voit pas souvent ses amis et qu’hier soir il a trop fait la fête. Ah ben ça promet!!
Il nous donne du thé et du café, au moins 3 tasses chacun, nous assurant que nous partons 3 jours et que nous devons prendre des forces. Idem avec les bananes et les oranges…
Nous mettons également nos affaires de valeurs (permis, ordinateur, argent…) que nous n’allons pas amener dans une « safety-box »: un papier journal enroulé dans du scotch. Ah c’est sûr, il n’y a pas plus safety !
9h30, nous partons. Heureusement qu’on est venu pour 7h30. Mais on se dit qu’on va récupérer dans la voiture et dormir pendant les 3h de route.
Haha, c’est ce qu’on croyait! La voiture arrive et il s’agit d’une sorte de pickup. 3 places à l’avant (pour le guide et les 2 chauffeurs) et derrière 2 banquettes qui se font face, en plein air, comme dans une remorque. L’aventure commence! (et on a payé combien pour ça?!!)
Petite halte dans un marché pour les courses alimentaires des prochains jours, et c’est repartit. Nous arrivons à destination en début d’après-midi où nous avons un petit repas (super soupe + riz-omelette). Nous rencontrons 2 autres gars qui viennent de finir le trek et nous garantissent que nous allons passer 3 merveilleux jours. Parfait ça !
15h, début du trek. On ne prend que notre bouteille d’eau et c’est partit pour environ 2h30 de balade où Tee (notre guide) va nous expliquer tout plein de choses: le fonctionnement des villages, la culture du riz, celle du tabac…
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Les Karens
Les villages karens (ceux que nous allons visiter) comportent souvent une grande même famille. Après 3 générations il est possible de se marier ensembles.
Le village est au milieu d’une partie « agricole » où le riz (90% de la culture) est cultivé (les 10% autres sont les légumes divers: choux, carrotes, tabac, piments, gingembre..). Chaque famille reçoit une parcelle de champs en fonction du nombre de personnes qui compose la famille. Le riz (ou légumes) est cultivé sur 1 année, puis le champs est mis en jachère pendant 5 ans. Pendant ce temps chaque famille aura un nouveau champs et retrouvera le 1er 5 ans plus tard. C’est le « head-man » du village qui décide et distribue les parcelles cultivables aux familles. Chaque village a également son chaman ou « holy man » qui guérit et a la connaissance des plantes médicinales. Le head man parle thaï et dialogue avec le monde extérieur. En effet, la langue principale de karen est le karen qui ne ressemble en aucun cas avec le thaï. (« tablu nibonita » signifie bonjour, merci, au revoir).
Autour de cette partie agricole se trouve la forêt communale. Les karens chassent et cueillent les plantes dont ils ont besoin. Quand on dit chasser, ce n’est pas forcément du gros gibier, mais cela peut être n’importe quel animal sauvage (souris, rat, oiseau, porc sauvage, araignée, singe…) sauf un type de singe, le « gibbon » car sacré. Les autres animaux qui sont proscrits de leur nourriture sont les chats, les chiens et les éléphants, car ils sont domestiques.
Les karens vivent dans des huttes, construites de bois et de bambous pour l’essentiel. Le toit qui les surplombe est réalisé avec du bambou séché et déroulé sur la longueur. Il existe 7 sortes de bambous différents dans la région où nous étions : des fins, des gros, des légers, des lourds… Les huttes sont construites sur des pilotis à 1 mètre du sol environ.
L’intérieur d’une hutte est souvent constituée d’une seule pièce de 10 à 15 m² où l’on y mange et on y dort. La pièce contient également un espace pour un feu qui est perpétuellement entretenu. On y prépare la cuisine à l’aide de l’unique wok pour les plats, et d’une marmite pour des soupes, ou cuire le riz. Ici, pas de chaise et pas de lit, tout se fait à même le sol. La poubelle organique se glisse à travers le petit centimètre qui sépare les planches de bois du plancher. Cela permet de donner à manger aux poules et aux cochons qui sont sous la maison.
Les karens boivent ce qu’ils appellent du whisky de riz, et ils en sont très fiers. Il le fabrique, comme son nom l’indique, à partir de riz cuit pendant plusieurs heures, puis fermenté avec sûrement des plantes et finalement distillé.
Une fois la bouteille ouverte, on remplit un verre commun qui est passé à une personne qui le boit cul sec puis le rend pour être à nouveau remplit et ainsi de suite. La bouteille se finit assez rapidement finalement!
Les karens vivent presque en totale autarcie, les uniques objets essentiel qu’ils achètent à l’extérieur sont quelques vêtements, des briquets, et tout le nécessaire pour l’école du village.
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Sur le passage, nous goûtons des olives supers aigres, et des fruits rouges dont nous n’avons pas retenu le nom. Nous avons droit à une explication pour la création d’un coton-tige express. Prendre une plume d’oiseau, enlever les poils de la plume et laisser 1cm à une extrêmité. Le tour est joué !
Hop, on descend dans la vallée, on traverse une rivière, on remonte et 3h de marche plus tard, nous arrivons à notre village karen où nous allons y passer la nuit.
Une fois le repas fini, les villageois nous invitent à envoler les fameux lampions de la nouvelle année. Quelle joie sur leurs visages lorsque ces lampions s’envolent !
Nous partageons un moment avec notre famille d’accueil pour préparer notre repas que nous dégusterons par la suite. Nous essayons de baragouiner quelques mots avec les villageois mais la conversation s’arrête après quelques secondes, barrière de langue oblige. Nous nous sentons totalement étranger avec ces personnes, mais notre guide nous rassure en nous indiquant que le villageois sont bien plus timides que nous. JM se fait traiter de « monkey » étant donné mes quelques poils sur les bras! Nous rigolons et buvons pas mal de whisky de riz. En tous cas, rester assis sur le plancher en bois pendant plusieurs heures ça fait mal aux fesses !!
10h du soir, dodo sous notre moustiquaire et enveloppé dans notre drap, sur un plancher qui change du matelas habituel.
janvier 18th, 2009 at 16:31
🙂
J’espère que tu leur as dit que tu t’appelais “gibbon”…
(non c’est au cas où ils auraient voulu te manger)
Ben quoi ? si on me dit qu’ils mangent du singe et que 10 minutes plus tard, je leur fait penser à un singe, je commencerais à avoir peur de finir en brochette moi !!!
biz.
décembre 29th, 2009 at 3:02
Bonjour,
J’ai bien envie de faire le trek avec Pooh eco trek. Je voulais savoir sil faut emmener sa propre moustiquaire et un espece de drap-sac de couchage ?
Merci !
janvier 2nd, 2010 at 13:54
Bonjour Pech !
Excellent choix de trek !
Pour la moustiquaire, non c’est bon il y en a une chez les habitants, et une autre pour la nuit dans la “cabane” pour la 2nde nuit.
Pour le sac à viande, oui nous en avons toujours un avec nous, c’est préférable. En plus les nuits chez l’habitant ne sont jamais les mêmes, ce n’est jamais la même famille qui accueille. Ils prêtent des petits duvets, mais je t’avoue que nous avons eu quand même assez froid (malgré des journées chaudes, la nuit peut être très froide). Donc si tu as un tout petit duvet ça pourrait aussi être pas mal (ou une bonne polaire!)
Côté sac à dos, pareil Pooh Eco-trekking en prête, mais ils ne sont pas extra. Si tu en as un de 20-30L ça peut être bien. Mais bon rien d’obligatoire. Et des chaussures fermées pour aller dans l’eau! (sandales, basket, …)
Très bon trek !!